Ce qu’il nous reste
Avoir du courage
C’est bien ;
En avoir toujours,
C’est mieux !
Car la vie nous amène, c’est certain,
Des joies et des bonheurs...
Mais aussi, parmi les bas et les labeurs,
Des croix et des douleurs.
Et c’est pourquoi
Je dis, moi, que viendra un temps
Où tout sera paix,
Quiétude et louange.
En effet,
C’est une certitude
Qu’hirondelles et mésanges,
Survoleront les bois et les prés,
Et ne seront plus pourchassées
Et détruites par l’homme et les passereaux.
En somme, ce sera très beau.
Mais ceci viendra en temps...
D’ici là, il faut vous préparer
Aux rudes épreuves,
Qui nous attendent tous.
Car viennent aussi des jours
Où même les enfants,
Avec tout leur amour,
Doivent se séparer
Un peu de la fontaine
Qui les abreuvent ;
Et les Fables de La Fontaine
Et les vers qui émeuvent,
Ne sont bientôt plus
Que des larmes au fond des yeux
De ceux qui sont malheureux...
Et ce qui nous reste tantôt,
Ce sont quelques enfants,
Des souvenirs touchants,
Et notre Dieu !
Car les plaisirs et le festin,
C’est mourir !
Et Dieu et le destin,
C’est l’Avenir !
Et les Cieux...
Serge DRAPEAU, Mémoires d’un enfant de la terre,
Les Éditions Émile-Nelligan, 1988.