Par un après-midi d’été
Par un bel après-midi d’été
On vint sonner à ma porte.
Elle dit : « En prison j’ai été »
Ou quelque chose de la sorte...
« J’ai seize ans aujourd’hui même ;
Je ne sais rien de Dieu, ni du baptême... »
Étonné... je courus en hâte
Chercher une vieille Bible.
Elle me parla alors de sa marâtre
Et de ses geôlières.
Je lui dis : « Mais ce n’est pas possible
Que tu ne saches rien du pâtre,
Petite écolière.
La vie t’a blessée...
Mais l’Être qui remplit l’espace
Tu dois le prier
Malgré le temps qui passe
Et les blessures ;
Tu sais bien que rien ne dure... »
Serge DRAPEAU, Mémoires d’un enfant de la terre,
Les Éditions Émile-Nelligan, 1988.