Sur la Résurrection
Ainsi, Vase de terre, ainsi, Corps languissant,
Portative Maison, Tabernacle fragile,
Et, d’un Tout précieux, Moitié faible et débile,
Tu t’en vas fondre, enfin ; tu t’en vas périssant.
Mais en Toi je m’assure, ô Sauveur Tout-Puissant !
Ta Parole, ton Bras, à qui tout est facile,
M’enlevant du Tombeau, feront de cette Argile,
Au Matin du grand jour, un Corps resplendissant.
Oui, que bientôt mes yeux soient privés de Lumière :
Que mes Mains, et mes Pieds, dans l’affreuse Poussière,
Servent et de Victime et de Pâture aux Vers ;
Ces yeux doivent, un Jour, contempler ton Visage ;
Ces Mains t’applaudiront, Juge de l’Univers ;
Et ces Pieds te suivront au Céleste Héritage.
Laurent DRELINCOURT,
Sonnets chrétiens, Paris, 1680.
Recueilli dans La poésie mystique,
Jean Mambrino, Seghers, 1973.