Le pardon

 

 

La tristesse souvent t’emplit d’un flot amer :

Lâchement, tu voudrais te coucher sur la route,

Et sentir peu à peu, comme de l’eau s’égoutte,

Ton inutile sang abandonner ta chair.

 

Mais parce qu’un beau soir suspend des fleurs dans l’air,

Parce qu’un pinson chante et qu’un autre l’écoute,

Sous les rameaux baignés de volupté, sans doute,

Voici que dans ton âme éclot un hymne clair :

 

L’orgueil de ton labeur envahit ta pensée,

Vers toi revient la gloire, un moment éclipsée,

Homme contradictoire, infidèle à ton vœu.

 

Et si le vent câlin dans tes cheveux se glisse,

Tu te sens envahir par un double délice :

Le baiser de la terre et le pardon de Dieu.

 

 

 

Alfred DROIN, Les Flambeaux sur l’Autel.

 

 

 

 

 

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