Le signe de la croix
Ainsi que le voulut son prince, le duc Jean
À l’humeur somptueuse, dévote et poétique,
Riom est traversé comme un globe mystique
Par quatre larges rues en croix le partageant.
Les temps ont respecté ce tracé symbolique
Et chacun l’a paré de pieux monuments
Qui témoignent encor d’un culte permanent
Pour la religion romaine et catholique.
Et voilà maintenant qu’oublieux de sa foi
Riom renie et meurt ; sa prospérité passe,
Et sa gloire n’est plus, et son renom décroît !
Il sait bien cependant, quoi qu’il veuille ou qu’il fasse,
Qu’il demeure sur lui, sans que rien ne l’efface,
Le signe des aïeux, le signe de la croix !
Robert DU CORAIL.
Paru dans L’Année poétique en 1906.