Première nuit

 

 

Le Gloria s’éteint et se perd dans l’espace.

Les bergers sont partis depuis un long moment,

Et l’Etoile qui doit venir de l’Orient

Ne brille pas encor sur la haute terrasse.

 

Un feu qui palpitait auprès du seuil s’efface,

C’est le dernier tison, né du dernier sarment.

Le bœuf rumine et l’âne rêve, vaguement.

Saint Joseph s’assoupit, le front sur sa besace.

 

Mais Marie, yeux ouverts, veille sur son trésor

Et, tandis qu’en ses bras tient le Maître du Monde,

Sans penser au supplice, à la croix, à la mort,

 

(Le vieillard Siméon n’a pas prédit encor)

Elle écoute, ravie, en cette ombre profonde,

La respiration de son enfant qui dort.

 

 

 

Geneviève DUHAMELET.

 

Paru dans Marie en septembre-octobre 1953.

 

 

 

 

 

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