Je vous salue, Marie

 

 

                                     À Notre-Dame de Salut.

 

 

PAR delà l’horizon de la ville endormie,

Par delà les toits, les rues et les jardins,

Et par delà le mystère des lointains,

JE VOUS SALUE, MARIE.

 

Plus que les fleurs des cerisiers au mois de mai,

Plus que le lierre frais des riches terrasses,

Et plus que l’air odorant des sommets,

VOUS ÉTES PLEINE DE GRÂCES.

 

Et mieux qu’en le pécheur par le ministre absous,

Mieux qu’en l’enfant qui communie,

Mieux que dans le rayon du soir après la pluie,

LE SEIGNEUR EST AVEC VOUS.

 

Poème illuminant l’obscurité de l’âme,

Clairière de sagesse en la forêt d’erreur,

Comme la rose entre toutes les fleurs,

VOUS ÊTES BÉNIE ENTRE TOUTES LES FEMMES.

 

Et comme le fruit d’or des arbres du Midi,

Qui se détache de la cime et glisse à terre

Et par qui le voyageur se désaltère,

JÉSUS LE FRUIT DE VOS ENTRAILLES EST BÉNI.

 

Par Jésus qu’annonçaient les livres des prophètes,

Par la litanie des mystères joyeux,

Ô Vierge, par l’Esprit-Saint, vous êtes,

SAINTE MARIE, MÈRE DE DIEU.

 

Comme le vent a fait, des arbres de l’allée,

Après la pluie, tomber sur les fleurs

La goutte de fraîcheur qui les a ranimées,

PRIEZ POUR NOUS, PAUVRES PÉCHEURS ;

 

Pour que, comme l’arbre que le vent agite,

En nous purifiant pour nous rendre plus forts,

Vous répandiez sur nous la pluie de vos mérites,

MAINTENANT ET À L’HEURE DE NOTRE MORT.

 

 

 

Jules DUPIN, Les ascensions du cœur, Grasset.

 

Paru dans la revue Le Noël du 17 février 1916.

 

 

 

 

 

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