Si tout était amour...
CHANT DE PAIX FRATERNELLE...
Dédié à tous ceux qui croient que la vie
serait immédiatement plus belle pour tous,
si chacun le voulait... dès ce jour.
Si tout était amour dans l’esprit de chaque homme,
Oui, si chaque être humain voulait être meilleur,
L’existence, ici-bas, serait moins dure en somme,
Nos actes de demain seraient pleins de ferveur.
Si tout était amour, alors la jalousie
Ne volerait au cœur plus aucun sentiment,
La franchise ferait mourir l’hypocrisie,
La loyauté partout régnerait librement.
Si tout était amour ! ! adieu la triste haine,
Chacun rechercherait la main de l’ennemi...
Ce noble sentiment cisaillerait la chaîne
Qui rive les mortels au mal inassouvi... !!
Si tout était amour, la charité féconde
Ouvrirait largement ses trésors de beauté ;
Les vices abattus, dans ce sordide monde...
Se blanchiraient... enfin !!, dans la fraternité...
Si tout était amour, des malades sans nombre
Quitteraient, pour toujours, joyeusement leur lit,
Exaltant de bonheur, ils s’assoiraient à l’ombre
Sous l’arbre de la vie en goûtant ses doux fruits.
Si tout était amour !!, plus de vives alarmes,
Toutes les nations d’un geste de beauté,
Avec empressement, déposeraient les armes,
Pour en forger des socs de fine qualité...
Si tout était amour !! toujours les hirondelles
Nicheraient sous les toits gentiment, sans émois,
Car les saisons n’auraient plus de froideurs mortelles,
La douceur du printemps durerait douze mois.
Si tout était amour, dans la campagne verte,
La belette au lapin, le loup près de l’agneau,
Iraient faire leur cour, sans bruit et sans alerte,
S’embrassant tendrement dans cet eldorado... !!
Si tout était amour, notre gent poissonnière,
Pour mieux nous réjouir oserait s’approcher
Du tranquille pêcheur qui, près de la rivière,
Viendrait plaire aux poissons sans vouloir les pêcher... !
Si tout était amour, les mignonnes fleurettes
Dégageraient pour tous leur suave parfum
Sans interruption, leurs belles collerettes
S’offriraient à nos yeux dans leur fraîcheur sans fin.
Si tout était Amour !!, sur notre vieille terre,
Le Maître y descendrait pour y rester toujours
Et puis, comme autrefois, répandant sa lumière
Il s’en irait bénir les hommes et les bourgs.
Ce serait le bonheur permanent, les délices
Dans l’éternel printemps, sans peine, chaque jour
Et Dieu ferait des lieux de nos vieux maléfices
Son nouveau paradis si... tout était amour.
René DUPONT.
Recueilli dans Louis Lippens,
Anthologie de poésie contemporaine 1962,
Éditions du CELF, 1962.