Les temps nouveaux

Un grand Fait se prépare, une autre ère, un grand œuvre ;

Et, par ses messagers, l’Esprit de Dieu manœuvre :

Sous ce souffle puissant, l’Invisible s’inscrit

Frère du Genre humain et, par là, l’ennoblit.

Les temps sont arrivés où nos fils et nos filles

Questionnent les esprits au sein de leurs familles,

Fouillent dans l’au-delà du funèbre tombeau.

Or, l’au-delà répond : « La tombe est un berceau ;

Puis son rite grossier fit naître le bouddhisme

Qui nourrit l’Orient d’un obscur spiritisme.

Au Sinaï, Moïse, ainsi qu’un médium,

Gravait le Décalogue en son palladium :

Au milieu des éclairs et du bruit du tonnerre

Il entendait l’Esprit qui parlait à la Terre !

Combien, par ce concept, de faux-dieux sont tombés !

Le Christ paraît et dit : Vous ressusciterez !

Dans Jean le baptiseur, on retrouvait Élie,

Le siècle où nous vivons voit briller le Messie

Non plus comme Homme-Dieu parmi nous incarné,

Par le pharisaïsme, au gibet condamné,

Mais en Verbe éternel qui transforme le monde

Quand il jette au sillon sa semence féconde.

Oui, des temples nouveaux s’ouvrent à tous, sans prêtre,

Une aube y luit aux yeux de qui veut la connaître :

La Médiumnité tient son divin flambeau

Et déchiffre aux humains, l’énigme du tombeau.

François DUROSIER.

Paru dans la Revue du spiritualisme moderne en 1906.