Hymne à la forêt
Forêt, qui te fit naître
Si belle, là-haut sur les monts ?
Je veux louer le maître
Et chanter à pleins poumons
Adieu !
Forêt verte et profonde !
Dans la vallée, la rumeur confuse du monde,
Là-haut, des chevreuils solitaires qui cheminent
Et le son du cor qui mille fois
En écho nos adieux répète :
Adieu !
Forêt verte et profonde !
Les serments prêtés sous tes pieux ombrages
Loyalement nous les tiendrons dans la vie.
Tes fils à jamais resteront fidèles,
Pour toi, le dernier chant expire :
Adieu ! Que Dieu te garde !
Forêt verte et profonde !
Joseph von EICHENDORFF, Chansons de route.
Traduit de l’allemand par Albert Spaeth.
Recueilli dans Eichendorff, Poésies,
préface et traduction
par Albert Spaeth, Aubier, 1953.