Nuit d’hiver
La terre alentour est enfouie sous la neige ;
Plus rien, pour réjouir mon cœur :
L’arbre abandonné dans la plaine,
A depuis longtemps essaimé ses feuilles.
Le vent seul rôde par les calmes nuits
Et secoue l’arbre solitaire
Qui doucement agite ses cimes
Et parle comme en rêve.
Il rêve au prochain Renouveau,
Aux sources murmurantes dans les prés,
Alors que dans sa nouvelle robe de fleurs
Il chantera la gloire de Dieu.
Joseph von EICHENDORFF, Poèmes religieux.
Traduit de l’allemand par Albert Spaeth.
Recueilli dans Eichendorff, Poésies,
préface et traduction
par Albert Spaeth, Aubier, 1953.