Vieillesse
Tout est calme et tranquille à présent ;
Il en fut souvent ainsi dans mon enfance.
Les ruisselets descendent avec un doux murmure
Dans la pénombre de la campagne solitaire.
Ça et là, le chant de quelque pâtre attardé.
Des villages et des ravins alentour
Monte l’Angélus du soir.
Une ultime lueur fait tressaillir la plaine
Qui s’endort avec ses joies et ses peines.
Seule, derrière les bois tranquilles,
La pourpre du soir s’attarde aux sommets des monts,
Comme l’aurore de l’éternité.
Joseph von EICHENDORFF, Poèmes religieux.
Traduit de l’allemand par Albert Spaeth.
Recueilli dans Eichendorff, Poésies,
préface et traduction
par Albert Spaeth, Aubier, 1953.