Le chemin de la croix
C’est peut-être le sang de vos deux pieds meurtris
Qui fait autour de moi, Seigneur, ce halo rouge...
C’est peut-être le poids trop lourd pour votre épaule
Qui fait pencher mon front, Seigneur, lorsque je pense...
C’est peut-être le chant de Votre âme trop sainte
Qui répercute en moi, Seigneur, le vœu d’amour...
C’est peut-être la voix de Marie-Magdeleine
Qui me fait cet écho, Seigneur, de notes lourdes...
C’est peut-être les pleurs de votre mère en Vous
Qui me font ces sanglots, Seigneur, que je refoule...
C’est peut-être la soif de monter au Calvaire
Qui fait cette poussée ardente à bien souffrir...
C’est peut-être l’éponge au dur fiel d’ironie
Qui fait ce râle en moi, Seigneur, de mon ennui...
C’est peut-être l’élan de Votre cœur trop plein
Qui me fait haleter, Seigneur, de tant d’émoi...
C’est peut-être le linge avec Votre effigie
Qui me fait honorer, Seigneur, toute beauté...
C’est peut-être un couchant de soleil apaisé
Qui me fait me tourner, Seigneur, vers la lumière...
C’est peut-être l’Épine autour de Votre tête
Qui me fait tressaillir, Seigneur, d’âpre courroux...
C’est peut-être Vos mains, Vos mains de Crucifié
Qui me font ce supplice à ne pouvoir étreindre...
Maryse ELOT.
Recueilli dans : Maurice Delorme, Le Blason des Poètes,
Anthologie du Syndicat des Journalistes et Écrivains,
Éditions de la Revue moderne, 1965.