Moi je ne suis
qu’un pauvre sacristain
Moi je ne suis qu’un pauvre sacristain
Qui trouve déjà trop grand son village,
Et, dans son clocher, vit ciel et nuages
À sonner sa cloche et regarder loin
L’hiver et l’été qu’ont les paysages,
Passer les vaisseaux quand c’est le matin,
Et s’aller en foi, au long des chemins,
Les gens de chez moi en pèlerinage.
Or aux horizons de toutes les vies.
Mon cœur a trouvé celle à son souhait,
Dans le monde ici si pur et si frais
Qu’on dirait que Flandre au loin se marie ;
Et les miens ici, les autres là-bas,
Aux villes qui rient, aux villes qui pleurent,
Paix vous soit du temps, paix vous soit des heures,
Pour l’âme et le corps, les mains et les bras,
Car, heures des miens, à tous en partage,
Car, heures des miens, c’est un grand bonheur
De vivre en trêve, pour le vrai labeur,
Ici de si bon et doux héritage.
Max ELSKAMP.
Recueilli dans À la gloire de la Belgique,
anthologie de la littérature belge, 1915.