Au Christ souffrant

Je tombe à tes pieds, Seigneur, dans l’adoration.

Je te rends grâce, ô Dieu très bon.

Dieu de sainteté, je t’invoque,

prosterné devant toi, ô ami des hommes...

Pour l’infâme pécheur que je suis

tu as voulu te livrer à la mort,

à la mort de la croix,

et tu m’as ainsi dégagé des lacets du mal.

Que t’offrirai-je en échange, ô Seigneur ?

Gloire à toi, ami des hommes !

Gloire à toi, miséricordieux !

Gloire à toi, longanime !

Gloire à toi qui pardonnes les péchés !

Gloire à toi qui es venu sauver nos âmes !

Gloire à toi qui as pris chair dans le sein d’une vierge !

Gloire à toi qui as été ligoté !

Gloire à toi qui as été flagellé !

Gloire à toi qui as été tourné en dérision !

Gloire à toi qui as été cloué à la croix !

Gloire à toi qui, mis au tombeau, es ressuscité !

Gloire à toi qui as été annoncé au monde et en qui on a cru !

Gloire à toi qui es monté au ciel !

Gloire à toi qui sièges glorieux à la droite du Père,

et qui, revêtu de sa majesté, reviendras parmi les anges

juger ceux qui n’ont pas fait cas de ta passion.

Les puissances du ciel seront ébranlées

et tous les anges, archanges, chérubins, séraphins.

Les fondements de la terre vacilleront

et tout ce qui a une âme frémira devant ta majesté incomparable.

Qu’en cette heure ta main me couvre de ta protection

pour me sauver du feu terrifiant et du grincement de dents,

des ténèbres extérieures et d’un désespoir sans fin.

Que je puisse te glorifier en chantant :

Gloire à Celui qui, en sa miséricordieuse bonté,

a daigné racheter le pécheur !

ÉPHREM LE SYRIEN.

Recueilli dans Hymnes au Christ

d’avant l’an mille, Médiaspaul, 1982.