Berceuse
À Juliette Thuane.
J’ai mon coin de ciel
Où je suis toujours ;
J’appelle, j’appelle,
Là sont mes amours.
J’ai mon coin de ciel
Où toujours je suis ;
J’appelle, j’appelle,
Là sont mes amis.
Les nuages d’or
Y voguent pour moi,
Et quand je m’endors,
Je les vois encor.
J’ai mon coin de ciel
Au-dessus du toit,
Où voguent des ailes
Que moi seul y vois.
J’ai mon coin de ciel,
Le Seigneur Jésus
Y veille et m’appelle,
Et tous les élus.
FAGUS.
Paru dans la revue Les Lettres en novembre 1925.
Recueilli dans Louis Chaigne,
L’anthologie de la renaissance catholique : Les poètes,
Alsatia, 1938.