Vierge Marie

 

 

            I

 

 

Vierge Marie

Que chacun prie

Avec espoir ;

Vierge adorée,

Vierge implorée

Matin et soir ;

 

Ma voix s’élève

Pour que j’achève

Mon temps de deuil ;

Pour que j’arrive

Vite à la rive,

Vite au cercueil.

 

Azur sans voile,

Charmante étoile

Qui brille aux cieux !

Fleur sans souillure

Que la nature

Cache à nos yeux !

 

Voix des fontaines

Dont les haleines

Parlent sans bruit !

Chant de l’abeille

Qui se réveille

Quand fuit la nuit !

 

Douce colombe,

Qui, sur la tombe

De nos douleurs,

Avec mystère,

Viens solitaire

Verser des pleurs !

 

Sainte patronne,

Ah ! je vous donne

Les plus doux noms

Des lis, des roses,

Des douces choses,

Que nous aimons.

 

 

            II

 

 

Tout ce que l’homme

Connaît et nomme

Dans ses désirs !

Songes sans nombre

Qui, dans leur ombre,

Ont un soupir !

 

Rives de flamme,

Qui, de notre âme,

Vont jusqu’aux cieux !

Divin cantique,

Écho mystique,

Écho joyeux !

 

Fleur d’espérance

Que l’homme encense

Avec amour,

Et que l’aurore

Toujours colore

Quand vient le jour.

 

Vertu cherchée,

Perle cachée

Au sein des mers ;

Beauté secrète

Que tout reflète

Dans l’univers !

 

Mousse odorante

Où l’oiseau chante

Dès son réveil !

Où la rosée

Vite épuisée

Brille au soleil !

 

Sainte patronne,

Oh ! je vous donne

Les plus doux noms

Des lis, des roses,

Des belles choses

Que nous aimons !

 

 

 

Ernest FALCONNET.

 

Paru dans Anémone, annales romantiques

en 1837.

 

 

 

 

 

 

 

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