Détresse

 

 

Je suis ivre. J’ai bu le vin pernicieux

Qui, dans l’ultime oubli, sournoisement m’isole ;

Et, ce soir, cependant, à travers l’air qui frôle

Mon front las qu’étourdit le spleen malicieux,

 

J’entends de l’Idéal, sans cesse impérieux,

Dansant et tournoyant en une ronde folle,

Et de l’Illusion qui, joyeusement, vole,

Comme d’un violon, les sons harmonieux !

 

J’entends passer, battant des ailes, taciturnes,

Tramant leurs deuils, les Rêves, ces oiseaux nocturnes

Et mes yeux hébétés cherchent encore à voir,

 

Entre les cieux chargés d’ombres et d’inquiétudes

Et les calmes sommets des hautes solitudes,

L’Étoile du berger, symbole des Espoirs !

 

 

 

H.-L. FANKHAUSER.

 

Recueilli dans Toutes les lyres,

anthologie critique des poètes contemporains,

par Florian-Parmentier,

Gastein-Serge éditeur, s. d.

 

 

 

 

 

 

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