Prière à Dieu
Dieu ! Toi qui pendant de si longs siècles
Entouras la Pologne de l’éclat de la puissance et de la gloire,
Toi qui la couvris du bouclier de ta protection,
Contre les malheurs qui menaçaient de la renverser.
CHOEUR
Devant tes autels, nous t’adressons cette prière,
Rends-nous, Seigneur, une patrie libre.
Rends à l’ancienne Pologne son antique grandeur,
Fertilise ses plaines el ses champs dévastés ;
Qu’en elle, de nouveau, fleurissent la paix et le bonheur,
Cesse de nous punir, ô Dieu courroucé.
Toi qui plus tard, ému de sa chute,
La soutins quand elle combattait pour la plus sainte des causes,
Et qui voulant avoir tout l’univers pour témoin de son courage.
Augmentais sa gloire au milieu même de ses malheurs ;
Il n’y a pas longtemps, tu as ôté la liberté à la terre polonaise ;
Et des fleuves de nos larmes et de notre sang ont coulé ;
Qu’il doit être terrible le sort de ceux,
Auxquels tu enlèves la patrie pour toujours.
Un seul mot de Toi, grand arbitre de la foudre,
Peut en un seul instant nous faire renaître de nos cendres,
Et quand nous mériterons ta punition
Change-nous en cendres, mais en cendres libres.
Dieu ! dont le bras justicier
Brise les sceptres de fer des rois de ce monde,
Écarte de nous les projets funestes de ces ennemis,
Éveille l’espérance dans nos âmes polonaises.
Ô Dieu très saint ! Par tes grands miracles,
Éloigne de la Pologne les fléaux des meurtres et des combats ;
Par les nœuds de l’union relie tes peuples,
Sous le sceptre unique de l’ange de l’a paix.
Dieu tout puissant, de la volonté duquel
Dépend l’existence de l’univers entier,
Arrache le peuple polonais à l’oppression des tyrans ;
Secours les entreprises de notre noble jeunesse.
Aloïse FELINSKI.
Paru dans le Bulletin polonais en octobre 1895.