Ô pur amour...

 

 

Ô pur amour, achève de détruire

Ce qu’à tes yeux il reste encore de moi.

Divin vouloir, daigne seul me conduire :

Je m’abandonne à ton obscure foi.

 

En quelque état que cet ordre me mette,

Les yeux fermés, pleinement j’y consens :

C’est pour lui seul que mon âme fut faite.

C’est à lui seul que j’offre mon encens.

 

Je ne suis plus désormais à moi-même ;

Dieu me possède et je ne sens que lui :

L’Éternel en mon cœur vit et s’aime,

Il en arrache et bannit tout appui.

 

 

 

FÉNELON, Poésies.

 

Recueilli dans La poésie mystique,

Jean Mambrino, Seghers, 1973.

 

 

 

 

 

 

 

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