L’automne

 

 

À MON PÈRE

 

 

Voici l’automne hélas ! l’automne toujours sombre

Il doit être méchant, car l’oisillon frémit ;

Il doit être attristant, car le ciel est plein d’ombre ;

Il doit être cruel, car le pauvre gémit.

 

Oui, l’automne est morose et ne fait pas sourire :

Seigneur, ayez pitié ! oh rendez-le plus doux !

Voyez, l’oiselet tremble et l’orphelin soupire ;

L’un a ployé son aile et l’autre les genoux.

 

Oh ! que la charité ne chôme pas l’automne !

Qu’elle sèche les pleurs tandis qu’il fait souffrir,

Qu’elle parle d’amour tandis qu’il gronde et tonne,

Qu’elle apporte l’espoir tandis qu’il fait mourir.

 

Ah ! l’automne ravit, mais la charité donne !

Il aggrave la peine, elle aime l’adoucir !

Il est dur et cruel, mais elle est douce et bonne !

Il vient pour torturer, mais elle pour guérir !

 

 

 

Albert FERLAND,

Mélodies poétiques, 1893.

 

 

 

 

 

 

 

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