L’ingratitude humaine

 

 

Homme, j’entends toujours ton âme qui murmure :

La loi de ton Seigneur te semble austère et dure.

Pourquoi donc, me dis-tu, près des roses, la Mort ?

Pourquoi l’humble écrasé sous le pied du plus fort ?

Les destins inégaux des êtres te déroutent.

Et tu vas murmurant, révolté, sur ta route ;

Tu regardes le Ciel avec un œil amer,

Comme si, sans nul bien, tu n’avais que souffert.

Souviens-toi que ma main toute puissante et bonne

Créa l’eau que tu bois, le blé que l’on moissonne,

La beauté de la fleur, la chair tendre du fruit.

Je t’ai donné le Jour et la paix de la Nuit ;

Je t’ai fait noble et grand, le seul à mon image,

Et du bel univers où tu n’es qu’en voyage,

Je voudrais t’élever jusqu’au divin Séjour.

Et tu ne comprends pas, ô mon fils, mon amour !...

 

 

Mars 1924.

 

 

 

Albert FERLAND.

 

Recueilli dans Les soirées de l’École littéraire de Montréal, 1925.

 

 

 

 

 

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