Dieu dans l’homme

 

 

Lorsque l’homme obéit aux ordres de son Dieu,

Lorsqu’il courbe son front, humble comme un esclave,

Qu’il suit l’influx divin, porté comme une épave,

Abdiquant tout, soumis partout, de lieu en lieu ;

 

C’est alors qu’il est libre, alors que, jusqu’aux cieux

Portant sur son front pur l’auréole d’un brave,

Il va, comme un archange, ardent et sans entrave,

Vers la Vie et l’Amour qu’il embrasse des yeux.

 

C’est que l’âme n’est pas ce tissu de caprices

Qu’aveugle le vertige à l’heure des supplices

Et qui va, de souffrance en souffrance emporté ;

 

L’Âme, c’est ce qui vit en nous ; c’est l’étincelle.

Fragment du feu divin, de l’Âme universelle,

Le Moi, témoin d’un Dieu qui s’est manifesté !

 

 

 

Adolphe FERRIÈRE.

 

Quinze ans de poésie française à travers le monde,

Anthologie internationale,

textes rassemblés par J. L. L. d’Arthey,

France Universelle, 1927.