Dieu seul est grand !
– « Frappez, ô mes enfants, et j’ouvrirai ma porte ;
» Cherchez, et mon amour vous servira d’escorte
» Pour franchir d’ici-bas les gouffres ténébreux.
» Je donne à quelques-uns le flambeau du génie
» Et veux qu’en fils soumis, à sa flamme bénie,
» Ils défrichent les champs d’un avenir heureux. »
Ce sont de Jéhovah les touchantes paroles...
Pourquoi vous livrez-vous à des chimères folles,
Créatures d’argile, esclaves de l’orgueil,
Qui, de gloire enivrés, gardez un front superbe
Devant l’Être pouvant, d’un mot, coucher sous l’herbe
Votre corps, que les vers rongeront au cercueil ?
Levez donc vos regards vers la voûte infinie.
Dites, quelle main guide, en leur vaste harmonie,
Ces globes scintillant au sombre azur des cieux,
Lorsqu’aux nuits sans nuage on les revoit, fidèles,
Suivre l’entraînement des valses éternelles
Autour d’astres amis les chauffant sous leurs feux ?
Dites, dites ; pourquoi l’homme, roi de la terre,
Ne peut-il pénétrer le sublime mystère
D’un univers qu’il croit n’exister que pour lui ?
À son œil scrutateur si, parfois, la science
De mondes inconnus dévoile l’existence,
Sur leur enchaînement que sait-il aujourd’hui ?
C’est qu’en l’humain cerveau, foyer de la pensée,
Où l’ardeur du savoir sans cesse est caressée,
Nul rayon ne surgit sans le souffle divin. –
À genoux, à genoux ! courbez tous d’humbles têtes,
Philosophes, savants, et vous aussi poètes...
Dieu seul est grand ! Sans lui, vous chercheriez en vain !
Mme Julie FERTIAULT.
Recueilli dans la Tribune lyrique populaire en 1861.