APRÈS LA MORT
À M. A. Mailcailloz.
Puisqu’en me créant Dieu mit au fond de mon être
Des désirs que jamais rien ne comble ici-bas ;
Puisque, sans nulle trêve, en moi chante tout bas
La voix de l’idéal que j’aspire à connaître ;
C’est que pour l’infini l’Éternel m’a fait naître ;
Que mon âme, plus lasse à chacun de mes pas,
Doit enfin, quand mon corps subira le trépas,
Étancher cette soif d’amour qui la pénètre.
Qu’importent donc les pleurs brûlants mouillant mes yeux !
Mes regards pleins d’espoir se dirigent aux cieux,
Seul séjour du bonheur auquel je porte envie.
Humblement résigné, j’attends le cœur en paix,
Que mon âme vers Dieu s’en retourne à jamais :
La mort pour le chrétien est le seuil de la vie.
A. FINK aîné.
Paru dans La Sylphide en 1898.