LE CŒUR HUMAIN
Hommage à M. et Mme Henri Barbeau.
VASTE comme la mer, et comme elle profond,
Comme elle aussi le cœur humain a ses orages
Séjour des dévoûments et des haines sauvages,
C’est un abîme dont Dieu seul connaît le fond.
À certains jours l’orgueil y relève le front ;
La colère y domine, exerçant ses ravages ;
L’envie et la luxure y voilent de nuages
L’Idéal que jamais elles n’étoufferont.
Puis, comme l’océan, lorsqu’a fui la tempête
S’apaise, réfléchit le soleil, et répète
Sur les grèves son chant berceur et solennel,
Ainsi le cœur, – de calme et de tendresse avide, –
Lassé des passions, en sentant tout le vide,
Soupire de nouveau vers l’Amour éternel.
A. FINK aîné.
Paru dans La Sylphide en 1898.