Pour elle
Oh ! si vous pouviez lire, une heure seulement,
Jusqu’au fond de mon cœur, vous y verriez, mignonne,
Ma tendresse pour vous ; et votre œil qui rayonne
Aurait pour moi peut-être un doux regard aimant.
Mais saurez-vous jamais, vous si belle et si bonne,
Et dont le gai sourire est un enchantement,
Qu’un timide rimeur vous aime éperdument,
Et que son âme entière, à vous seule, il la donne ?
Qu’importe !... Chaque jour je demande au Seigneur
De mettre sous vos pas la paix et le bonheur,
Et de chasser bien loin les ennuis, la souffrance.
Vous voir toujours heureuse est mon plus grand désir,
Mais triste, solitaire, et fuyant le plaisir,
Mon cœur attend la mort comme une délivrance.
A. FINK AÎNÉ.
Paru dans L’Année des poètes en 1895.