Petite âme

 

 

Ô doux enfant qui dors, je vois loin dans ton rêve ;

Ce sourire divin s’envole vers les cieux ;

Ton âme est loin d’ici, riante elle s’élève

Dans l’espace éthéré, séjour mystérieux.

Ô doux enfant qui dors, je vois loin dans ton rêve.

 

Cette âme au vol léger, par de vastes chemins,

Arrive en souriant au jardin pur des anges,

S’enivre des parfums qu’aiment les chérubins

Et mêle à leurs voix d’or ses plus chères louanges.

Ah ! quand donc pourrons-nous suivre de tels chemins ?

 

Oui, mais, pourtant, je vois sur son aile nacrée

Une tache troublant l’idéale blancheur,

Hélas ! on reconnaît dans la plume azurée,

Destinée au retour à notre sol pécheur,

Le germe des tourments marquant l’aile nacrée.

 

Bientôt vient le matin, c’est l’heure de l’éveil ;

La petite âme blanche a volé vers la terre,

Pleurant le jour des cieux sous notre humble soleil.

C’est ainsi qu’au berceau rempli de doux mystère

L’enfant pleure souvent à l’heure de l’éveil.

 

 

Augusta FLASSCHOEN.

 

Paru dans L’Année des poètes en 1896.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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