La montée du Zohar
FRAGMENT
« Sous chaque mot de l’Écriture sainte,
Tu trouveras une secrète enceinte
Où dort un sens caché ;
Sous chaque lettre où Dieu mit son empreinte,
Sous chaque signe, un espoir, une crainte,
Au mystère attachés.
« Du point premier de l’alphabet de la lumière
Invisible et première,
Les dix Pensées aux voix muettes, se diront ;
Puis, s’émanant aux plis des volontés premières,
Pour créer, pour former, pour agir, s’écriront.
« Et ce sera l’Innomé, dont la grâce
Dans l’Intracé se trace,
Dans l’Inouï s’entend ;
Et ce sera l’Impassé qui se passe,
Sur l’Infini, l’espace,
Sous l’Éternel, le temps.
« Alors, tu concevras que ton âme devine
Des présences divines,
Du fer au cœur humain,
Et que, pour remonter aux lieux que Dieu domine,
En l’homme qui chemine,
Il se trace un chemin. »
– « Splendeur, splendeur ! l’Inconnaissable,
En son amour, s’est fait petit et connaissable,
Pour que je pusse naître au monde limité,
Puis croître au monde inconnaissable,
En gravissant les amours connaissables,
Du Limité, jusqu’à l’Illimité !
« Splendeur, splendeur, où chaque monde développe
Un autre monde, dont il fait son enveloppe !
En moi, je sens quelque chose de Dieu,
Qui, rayonnant vers le rayon qu’il développe,
De mon désir, où son désir s’enveloppe,
Veut s’unir à son cœur radieux ! »
Edmond FLEG, Écoute Israël.
Recueilli dans Dieu et ses poètes, par Pierre Haïat,
Desclée de Brouwer, 1987.