De sable... au chef d’azur
(LE MONT SAINT-MICHEL)
(1467)
Celui qui, descendant de la céleste arène,
Prit ce rocher pour sanctuaire et pour parvis,
Y veille en bon soldat du royaume, et sa voix
Suscita la Pucelle aux Marches de Lorraine.
Aussi, comme un petit hobereau de Touraine,
La coquille au pourpoint et le missel aux doigts,
Le roi Louis vint-il au Mont, et par trois fois,
Courber devant le saint sa tête souveraine.
Mais là, le bon plaisir du monarque fut tel,
Que, pour commémorer l’appui surnaturel
Obtenu par Michel au pays des souffrances,
Le Mont, peut désormais, au chef de son écu,
En souvenir de Jeanne et de l’Anglais vaincu,
Coudre le champ d’azur fleurdelysé de France.
Louis FOISIL, La Légende du Mont Saint-Michel.
Recueilli dans Anthologie critique des poètes normands de 1900 à 1920,
poèmes choisis, introduction, notices et analyses par
Charles-Théophile FÉRET, Raymond POSTAL et divers auteurs,
Paris, Librairie Garnier Frères, 1920.