L’ombre, comme un parfum...

 

 

L’ombre, comme un parfum, s’exhale des montagnes, et le silence est tel que l’on croirait mourir. On entendrait, ce soir, le rayon d’une étoile, remonter en tremblant le courant du zéphyr.

 

Contemple. Sous ton front que tes yeux soient la source qui charme de reflets ses rives dans sa course... Sur la terre étoilée surprends le ciel, écoute le chant bleu des étoiles en la rosée des mousses...

 

Sens ton âme monter sur sa tige éternelle : l’émotion divine, et parvenir aux cieux, suis des yeux ton étoile, ou ton âme éternelle, entr’ouvrant sa corolle et parfumant les cieux.

 

À l’espalier, des nuits aux branches invisibles, vois briller ces fleurs d’or, espoir de notre vie, vois scintiller sur nous, – scels d’or des vies futures, – nos étoiles visibles aux arbres de la nuit.

 

Écoute ton regard se mêler aux étoiles, leurs reflets se heurter doucement dans tes yeux, et mêlant ton regard aux fleurs de ton haleine, laisse éclore à tes yeux des étoiles nouvelles.

 

Contemple, sois ta chose, laisse penser tes sens, éprends-toi de toi-même épars dans cette vie. Laisse ordonner le ciel à tes yeux, sans comprendre, et crée de ton silence la musique des nuits.

 

 

Paul FORT.

 

 

 

 

 

 

 

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