Mater purissima

 

 

Ô Vierge, si la paille où ton Enfant somnole

Est sans nulle douceur à sa fragile épaule,

 

Sous l’auvent de roseaux, si l’air en tapinois

Se glisse pour bleuir la nacre de ses doigts,

 

Si l’âne est impuissant, malgré sa tiède haleine,

À remplacer pour Lui le duvet de la laine,

 

Il te reste du moins le si tendre berceau

Que chaque maman fait de son bras souple et chaud !

 

Il te reste surtout, ô Mère sans pareille,

Le virginal amour dont ton Fils s’émerveille,

 

Tandis que pour l’aimer, pécheresse, je n’ai

Qu’un pauvre cœur de chair, étroitement borné !

 

 

 

Jacqueline FRANCŒUR.

 

Paru dans Notre-Dame de Lyre :

L’hommage des poètes canadiens-français,

anthologie réalisée par Sœur Paul-Émile

et éditée par les Sœurs grises de la Croix,

à Ottawa, en 1939.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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