Un jeune poète

 

 

Il buvait à la coupe éternelle.

Son corps figé comme la rose qui a reçu la neige

En son centre,

Il était le Voyant répandu partout.

 

Ses rayons pénétraient des corps peu habitués

Aux lèvres surnaturelles –

Pourtant émus jusqu’au cri

Par la beauté intacte du langage de Dieu.

 

À peine avons-nous franchi la clôture blanche du jardin

Que Marie paraît, sa taille un peu arrondie déjà ;

Nous nous formons d’elle une idée légèrement teinte

Du rose des pommes.

 

Joseph s’est déridé auprès d’un chien au pelage roux.

C’est l’été. Le Juste est comblé de mondes odorants.

Marie exulte au seul frémissement des feuillages

Du hêtre ancestral.

 

Les pas d’Anne

Éveillent en son cœur une vastitude fraîche.

 

 

 

Jean-Marc FRÉCHETTE,

En amont du Seigneur, poèmes inédits.

 

Paru dans Contre-jour,

cahiers littéraires, en 2004.

 

 

 

 

 

 

 

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