Ciel bleu

 

 

Oublie un peu la vie étroite et meurtrière,

Pauvre être périssable, épris d’éternité ;

Regarde : – en flots d’azur le ciel a palpité ;

C’est dans cet océan que monte ta prière.

 

Cette mer lumineuse est-elle la dernière ?

Non pas ! À la clarté succède la clarté ;

Et l’on suivrait sans fin, dans cette immensité,

Les élargissements profonds de la lumière.

 

Et l’esprit, même las, ne peut croire que Dieu

Aurait accumulé ces abîmes de bleu

Sur la désespérance et l’infamie humaines,

 

Si nous ne devions pas, hors du cachot obscur,

Avec le souvenir des brumes et des chaînes,

Nager dans la splendeur et mouler dans l’azur !

 

 

 

Charles FUSTER.

 

Paru dans La Sylphide en 1901.

 

 

 

 

 

 

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