Conseil d’étoiles
Lorsque nos âmes frémissantes
Ont crié, désespérément,
Vers l’or épars du firmament,
Les étoiles compatissantes
Nous disent : « Souffrez en aimant.
« L’amour est la douleur suprême
Oui fait les martyrs et les fous ;
L’amour vous tue : aimez quand même !
Vous serez plus heureux que nous.
« Les vents du ciel et ses marées
Ont beau rouler, rouler plus fort !
Toujours nous sommes séparées,
Sans même un recours dans la mort. »
Lorsque nos âmes, gémissantes,
Ont crié, désespérément,
Vers l’or épars du firmament,
Les étoiles compatissantes
Leur parlent de l’éloignement.
Alors nos âmes douloureuses,
Qu’un frôlement vient écorcher,
Se sentent encor trop heureuses,
En se blessant, de se toucher.
Charles FUSTER.
Paru L’Année des poètes en 1892.