Jeanne

 

 

Ne me pleurez pas ; je suis la colombe

De l’arche éternelle où sont les aïeux ;

Je revole au ciel a travers la tombe,

Le chemin terrible et silencieux.

 

Dans votre séjour, mon ombre légère

Du monde invisible apportant l’adieu,

Eut à peine un nom ; mais la messagère

A fait souvenir de l’âme et de Dieu.

 

Mon destin est beau ; l’esprit me rappelle,

Et je vous attends où vous viendrez tous.

Le soleil divin reprend l’étincelle ;

Ne me pleurez pas ; mais souvenez-vous !

 

 

                                                             185...

 

 

 

P.-Jean GAIDAN,

Aubes d’avril et

soirs de novembre,

1870.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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