La science
Oui, la science humaine a soulevé les voiles
De l’univers mystérieux.
Ouvrant sur l’étendue un œil prodigieux,
Herschell a nombré les étoiles
Et suivi leur vol dans les cieux ;
L’ardent regard de l’homme aux deux infinis plonge :
Armé de l’objectif puissant,
En êtres, en soleils, il les résout et songe
Entre le germe obscur et l’astre éblouissant !
Il a fouillé la terre, il a sondé les ondes,
Jaugé la nébuleuse, immense tourbillon
Qui gravite emportant sa poussière de mondes
Dans le cercle infini dont il n’est qu’un rayon ;
Dans l’atome impalpable il a vu la cellule
Qui sera le chêne géant ;
Il a vu l’embryon nager dans le globule
D’où sortira Léviathan.
Qui peut dire tout ce qu’il ose ?
Il va créer encore un peu !
Il brise, réunit, dissout, métamorphose :
L’imperceptible atteint, il croit tenir la cause,
Et le creuset contient..... ce qu’il a pris à Dieu.
186...
P.-Jean GAIDAN,
Aubes d’avril et
soirs de novembre,
1870.