Angélus

 

 

Le soleil flambe aux vitres roses.

Les femmes au parc vont s’asseoir

Et respirer l’odeur des roses...

            C’est l’angélus du soir.

 

Les faucheurs rentrent par les plaines.

Un ruisseau luit comme un miroir.

Les troupeaux boivent aux fontaines...

            C’est l’angélus du soir.

 

Un toit parmi les hêtres fume.

Un char gémit vers le manoir.

Les prés sont tout noyés de brume...

            C’est l’angélus du soir.

 

Sur les routes, des enfants jouent.

Le moulin, près de l’abreuvoir,

Fait dans l’eau clapoter ses roues.

            C’est l’angélus du soir.

 

Lointaine et cependant si proche,

Voix de tendresse et chant d’espoir,

Tinte, dans l’air léger, la cloche...

            C’est l’angélus du soir.

 

Là-bas, aux vitres meurt la flamme.

À qui le deuil va-t-il échoir ?

À genoux dans l’ombre, ô mon Âme...

            C’est l’angélus du soir.

 

 

 

Auguste-Pierre GARNIER, Les Angoisses.

 

 

 

 

 

 

 

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