La France à Jeanne d’Arc
Elle naquit comme une blanche aurore,
Pour éclaircir un présent ténébreux ;
Elle grandit : le lis qui vient d’éclore
Ne fut jamais si pur, si gracieux ;
Elle vécut et sa vie est encore
Comme un miroir qui réfléchit les Cieux !
France ! relève-toi ! La belle,
La grande, la sainte Pucelle
Va rallier tous tes enfants !
Réjouis-toi ! Car la Pucelle
Si sainte, si grande, si belle,
Te les rendra tous triomphants !
Elle pria : sa pitié pour la France
Émut les saints, attendrit le Seigneur ;
Elle obéit et pour la délivrance
Elle accomplit son rôle rédempteur ;
Elle souffrit, mais la sainte espérance
Sur le bûcher éteignit sa douleur !
Elle a vaincu, car sa blanche bannière
Portait écrit le nom de l’Éternel ;
Elle combat, car la grande guerrière
A de la France entendu le rappel ;
Elle vaincra, car sa valeur première
N’est pas tombée en montant jusqu’au Ciel !
Abbé Maurice GARNIER.
Paru dans L’Année des poètes en 1896.