Noël

 

 

Lorsque éveillés soudain, les pâtres, sur le faîte

Des bois virent briller l’astre au front triomphant,

Ils eurent peur ; mais ses rayons les réchauffant,

Ils songèrent alors au dire du prophète.

 

Laissant là leurs brebis au chien qui les défend,

Dociles à la voix de l’ange et l’âme en fête,

Ils bravèrent le froid, la neige et la tempête,

Sûrs de voir de leurs yeux, enfin, le saint Enfant.

 

Ainsi que les bergers errant dans la nuit sombre,

Nous laissons, ici-bas, des trésors pour une ombre,

Pour un reflet d’espoir paru dans notre ciel :

 

Rêveurs et fous, dit-on, nous cheminons sans trêve,

Heureux naïfs d’avoir la foi dans notre rêve,

Dans l’Idéal, pour nous étoile de Noël.

 

 

 

Maurice GAULIER.

 

Paru dans Poésie, 11e volume

de l’Académie des muses santones, 1888.

 

 

 

 

 

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