Seule ton oreille...
Seule ton oreille sensible
Perçoit le chant secret des cœurs
Si discret que soit leur murmure
Et fût-il déjà presque éteint.
Seule la vigueur de ton Verbe
Cherche à coup sûr le réconfort
Dans le destin par nous choisi,
Asile et trésor de paix vraie.
Seule la bonté de ton âme
Sait conjurer si bien nos peines
Quand le soir nous est enlevé
Ce qui nous fut l’éclat d’un jour.
Stefan GEORGE, L’année de l’âme.
Traduit de l’allemand par Maurice Boucher.
Recueilli dans Stefan George, choix de poèmes,
première période 1890-1900,
traduit, préfacé et commenté
par Maurice Boucher, Aubier, 1941.