À un ami absent

 

 

Pour Eugène van Oye.

 

Ik misse u waar ik henenvaar

of waar ik henenkeer,

den morgenstond, de dagen rond

en de avonden nog meer

 

 

Tu manques, où que j’aille, d’où

que j’arrive, de grand matin,

tout au long du jour et surtout

lorsque le soir revient.

 

Quand, seul, je pleure, que ce soit

de peine ou bien de joie

tu manques, ô combien tu manques

tu manques près de moi.

 

À l’oiselle ne manque pas

tant l’oiseau pris au piège

ni la mère à son enfant ni

son enfant à la mère.

 

S’entends le son des orgues. Ô

leur voix point ne me manque :

c’est ton chant qui leur fait défaut,

c’est ton chant qui me manque.

.  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .

 

 

Plus d’espoir, si petit soit-il,

fini pour cette vie !

Dans le sein de la bonne mort

manqueras-tu encor ?

 

 

 

Guido GEZELLE, Poèmes, chants et prières, 1862.

 

Traduit du néerlandais par Liliane Wouters.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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