Sonnet à Lamartine
Tu planas sans fatigue à la voûte infinie,
Comme sur notre nuit un astre radieux,
Toi qui fus le plus noble, et modulas le mieux
Hosanna triomphal et plainte d’agonie !
Frémissante d’extase, ou pleurant les adieux,
Ta muse, en nous versant l’enivrante harmonie,
Nous entraîne au vertige éblouissant des cieux,
Dans la pleine lumière où brilla ton génie !
Tu nous fais oublier les coups du sort amer
Pour rêver ton grand rêve, envolés dans l’éther
Sur les ailes d’azur des strophes cadencées !
Poète aux chants divins ! à jamais vibreront
Dans les voix tes beaux vers, dans les cœurs tes pensées,
Car l’Immortalité couronnera ton front !
Charles GILL, 1919.