L’inspiration

 

 

                                            La poésie, esprit des cieux...

                                                                      V. HUGO

 

 

Sur les jeunes splendeurs du naissant univers

Quand l’homme promena sa prunelle ravie,

Voyant partout l’amour, en tous lieux l’harmonie,

Il voulut tout chanter ; Dieu lui prêta les vers.

 

Depuis il n’a rien tu, pas même ses revers ;

Toujours l’esprit des cieux a guidé le génie

Et fait sourdre en nos cœurs une source infinie

De joie ou de tourment, de pleurs ou de concerts.

 

Il inspire le luth par les âmes de femme ;

Par elles au poète il sait garder la flamme,

Il sait dicter la rime en flots mélodieux.

 

Oui, l’ange inspirateur restera sur la terre

Tant que respirera l’amante au cœur austère,

Pour retarder son vol dans l’infini des cieux.

 

 

1916.

 

 

 

Joseph GINGRAS, Fidélité,

Montréal, 1958.

 

 

 

 

 

 

 

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