Catherine Tekakwitha

 

 

C’est l’automne déjà dans les grands bois du Nord.

Et le lac, qui miroite aux feux du crépuscule,

Est tout auréolé de la pourpre et de l’or

Des arbres, où la brise, en se jouant, module

 

Une lente chanson... Entre les roseaux verts

Qui bruissent doucement, glisse mon canot rouge...

Agile comme un clown qui bondit à travers

Son cerceau de papier, dans le cercle qui bouge,

 

Sur les flots lumineux, une truite a sauté,

Puis une autre plus près et puis une autre encore...

Là-bas, au loin, très loin, une cloche a tinté

Dont vibre mollement l’écho du soir sonore...

 

Le lac est devenu pourpre, mauve, puis bleu...

Au ciel d’or, un filet de fumée, en légères

Spirales, nous invite au repos, près du feu,

Dans la hutte en bois rond où brille une lumière...

 

Mais non, rêvons encore dans l’ombre qui descend...

Encerclé par les bois, murailles frissonnantes,

Le lac est un puits d’ombre aux reflets chatoyants,

Où nous voguons sans bruit, aux étoiles naissantes...

 

Ah ! combien je comprends, brune enfant des forêts,

Que devant la nature aux beautés grandioses,

Vous ayez voulu, pour L’adorer à jamais,

Connaître Celui qui créa toutes ces choses...

 

 

 

Paul GOUIN,

Médailles anciennes, 1927.

 

 

 

 

 

 

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