Lambert Closse

 

 

Gardien de la cité qui blottit ses cabanes

Entre l’horreur du fleuve et l’horreur des savanes

Où l’Iroquois cruel hante joncs et bosquets ;

Maître du chien Vaillant, Sentinelle aux aguets ;

 

Rude Soldat du Christ, farouche Missionnaire,

Dont la hache et l’épée égrènent un rosaire

D’ennemis abattus pour la gloire de Dieu ;

Guerrier dont le cri s’élève vers les cieux ;

 

Terreur des Cinq-Cantons dont les hordes féroces

Se cachent dans la nuit quand l’ombre de ton torse

Ainsi qu’un bouclier protège les remparts ;

« Diable Blanc », ô Fantôme où se perdent les dards ;

 

Pasteur bardé de fer, Berger dont la houlette

Est un glaive vainqueur, la corne, une trompette

Qui transforme en soldats les traceurs de sillons ;

Pâtre qui veille sur un troupeau de lions,

 

Par cette nuit d’automne où les murs de la ville

Paraissent se dissoudre en la brume subtile,

Garde bien la cité car j’entends tout à coup

Les cris des Iroquois et la clameur des loups !

 

 

 

Paul GOUIN,

Médailles anciennes, 1927.

 

 

 

 

 

 

 

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