À propos d’un Anthericum planifolium

 

 

                                                      À Marie.

 

Ma fille aime ton doux minois,

          Fille de Flore,

Belle petite fleur des bois,

Que j’ai tant cueillie autrefois,

          Que j’aime encore.

 

Tu mêles l’étoile à la fleur

          Dans ta parure.

Le lys t’a donné sa blancheur,

L’étoile son disque charmeur

          Dans la nuit pure.

 

Je te pose ici pour qu’un jour,

          À cette place,

Tournant ces pages à son tour,

Ma chère enfant de notre amour

          Voie une trace.

 

Que tes vestiges à ses yeux

          Mettent des larmes ;

Mais bientôt les levant aux cieux,

Que son cœur tressaille joyeux

          Et sans alarmes.

 

Je l’attends dans l’éternité,

          Priant pour elle.

L’amour n’a sa sécurité,

Sa force, son immensité,

Que dans sa durée éternelle.

 

 

 

Ctesse Arthur de GOULAINE.

 

Paru dans L’Année des poètes en 1897.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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