Les cathédrales

 

 

Alors ils ont bâti, les yeux noyés d’aurore,

Leur Cathédrale haute, un élan de leur cœur

Jeté dans du granit qui pour jamais implore,

En la magnifiant, la bonté du Seigneur.

 

Et les croyantes mains n’ont pas traduit encore

En geste plus fervent l’amour du serviteur,

Car le simple d’alors à ce Dieu qu’il adore

Offrit l’éternité du cri de son ardeur.

 

Depuis nous avons vu se vendre les Croyances

Et se prostituer l’Idéal et la Foi

Pour gaîment célébrer l’on qui scelle la Loi.

 

Les Cathédrales n’ont pour nous plus d’éloquences,

Et pourtant à leurs pieds nous cessons d’être fiers,

Écrasés d’Infini comme devant les mers.

 

 

 

Charles GOVAERT.

 

Paru dans La Flandre littéraire, artistique et mondaine en 1897.

 

 

 

 

 

 

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