Extase

 

 

Le jardin, par-dessus le mur,

Exhale, vers la mer nacrée,

L’odeur double, amère et sucrée.

Du blond mimosa bientôt mûr.

 

Et, dans l’éther immense et pur

D’où pleut une extase sacrée,

On dirait, parfois, que Dieu crée

Encore, toujours, de l’azur !

 

Ah ! si Dieu vraiment, au ciel vaste,

Élargissait l’eau tiède et chaste

De son vague infini lointain,

 

Il n’en pourrait, lieue après lieue,

Faire une profondeur plus bleue

Que n’est mon âme, ce matin !

 

 

Fernand GREGH.

 

Recueilli dans Les Annales politiques et littéraires en 1908.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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