Face à l’adversité

 

 

Ah ! tout empli de tout, être toujours présent !

Que souhaité-je un lieu et un but  ? Tu es partout.

C’est en vain que le monde me gâte cette joie.

Si je ne t’entends pas, je peux lire tes mots.

 

Eh quoi  ! Tu prêches seul et tu guéris mon âme.

Pour chaire et pour église, tu as choisi mon cœur.

Arrière, monde démon, avec toutes tes ruses !

Le Très-Haut fait le mieux de ton pire poison.

 

Tu veux me priver d’ombre  : il me donne le jour.

L’étoile est trop pour toi : il m’offre le soleil.

Fuis, ennemi défait ! Interdis toute joie !

 

Tu me plains une goutte  : Dieu me remplit la coupe.

La fortune qui manque, il la rend au centuple.

Le souffle qui me fait errer m’amène au port.

 

 

 

Catharina Regina von GREIFFENBERG.

 

Extrait de Par le destin le plus contraire,

poèmes de Catharina Regina von Greiffenberg,

choix, traduction de l’allemand

et présentation de Marc Petit,

Orphée / La Différence, 1993.

 

 

 

 

 

 

 

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